Je ne vous avais pas menti en vous promettant de vous abandonner lâchement pendant les vacances! En revanche, j’ai tout de même un peu débordé, et ça fait un petit moment que je suis de retour… Des difficultés au niveau du boulot m’ont occupé l’esprit, mais je suis en quelque sorte depuis hier en grêve… Qu’il est difficile de travailler dans ce pourtant joli pays… Ralentissements, excuses bidons et bidonnantes, parlottes inutiles, coups de théâtre, vengences & co, c’est Dallas tous les jours! … Une transition idéale pour arriver à mes voeux favoris d’Amour, gloire et beauté à vous tous!
Car c’est officiel, me voilà fachée avec Milan, moi, la défenseuse de la ville embrumée/opprimée… Noël est passé inaperçu et il n’y a même pas eu de neige, j’en ai marre de voir des copains perdre leur travail, marre de travailler tant pour aussi peu de reconnaissance et des salaires aussi bas, marre de ne pas pouvoir me remettre à la course à cause des taux de pollution exhorbitants, de donner tant à une ville qui vous rend si peu, et dont d’ailleurs tous les italiens un tant soit peu dotés de bon sens s’en vont…
Vous l’avez compris, me voilà fachée, à la limite de vouloir repartir, et ce malgré le panettone, la brume, la burrata et les pavés… Un séjour à Paris n’a rien arrangé, car Milan n’offre des derniers temps pas grand chose pour rivaliser avec la ville lumière… (rendez-moi les restaus ethniques, les concept-stores qui font réver, les petites galeries à tous les coin de rue, les immeubles à l’architecture extravagante, les petites boutiques branchées, les quartiers en pleine rénovation, de la nouveauté, du neuf, du nouveau que diable!!!)
Milan est pourtant une ville qui a un potentiel extraordinaire. C’est simple, ce n’est pas encore une ville, c’est l’ébauche d’une ville… Tout y est à construire, à inventer, à renouveller… Malheureusement, c’est aussi une ville dirigée par une poignée de personnes, souvent de vieux bourgeois attachés à leurs privilèges, leur Scala, à leurs cafés chics et à leur risotto au safran… Milan a besoin de jeunesse, de mouvement, d’initiatives fraîches, de concepts nouveaux…
Et des jeunes motivés, créatifs, qui s’accrochent, il y en a des tonnes… Des italiens et des étrangers qui ont choisi la ville et qui trépignent de rage à l’idée que ce potentiel ne puisse se réveler un jour… Milan, ville de la mode, du design, de la créativité? la bonne blague… Une ville engluée dans des conventions désuètes, un respect des convenances à jeter aux orties et une avidité pour l’argent qui fait s’incliner tout sens de l’honneur et de l’honneteté…
Il y a quelques temps déjà, lors d’une conversation avec l’un des dirigeants d’Esterni, association culturelle bien connue ici, j’avais cru percevoir une évidence… « les étrangers critiquent Milan mais bien peu y restent pour y développer quelque chose, et encore moins oeuvrent pour y laisser quelque chose »… Aujourd’hui, mon point de vue sur la question a changé: pour que les choses changent, encore faudrait-il qu’on nous laisse y travailler, qu’on nous permette de faire autre chose que de trimer pour rien, entre stages à rallonges, situations précaires et collaborations foireuses… Que les institutions et les organisations soit-disant d’utilité publique cessent d’être dirigées par la même poignée de personnes qui n’oeuvrent que pour elles-même…
Voilà, ce serait ça mon voeux pour 2012… Voir la ville changer, pas seulement sous l’effet du retour du printemps et de la ronde des pigeons qui draguent, mais sous l’effet du fourmillement de jeunesse qui ne demande qu’à faire de Milan une vraie ville moderne, accueillante et dynamique…
Voilà pour ce premier post 2012, voilà pour l’enthousiasme et l’optimisme ambiant, je vous souhaite à tous, en attendant des billets plus légers, un excellent début d’année!
Je t’approuve à 100 %. Cependant ma déception sur cette ville et ce sentiment est apparu il y a quelques mois maintenant suite à certains événements au niveau professionnel.
L’Italie n’est pas la Dolce Vita comme peuvent le voir les français, c’est bien souvent tout le contraire.
Pour ma part on verra… j’ai eu des surprises au niveau boulot et ce mois-ci je dois trouver le plan B !
Bon courage pour la suite…
Bises
Joelle
@joelle: il y a toujours de mauvaises surprises, mais là j’avoue que l’accumulation m’a mené au ras-le-bol… Bonne chance à toi et bonne année tout de meme 🙂
Eh bien… je te souhaite une très bonne année, j’espère de meilleurs moments à venir dans cette ville que tu aimes, et de ne pas lâcher l’affaire…
C’est usant de se battre contre les moulins mais parfois ça finit par payer.
Je te souhaite aussi plein de bonnes recettes sucrées pour remonter ce moral grisou 🙂
Hé ben je te souhaite une année 2012 qui aille crescendo dans le positif !
navrée que ce ne soit pas la dolce vita, par chez moi on nous promet la lune après des décennies d’immobilisme, mais c’est pour 2013, d’ici là …peut-être …
Je crois que j’aime autant ton élan enthousiaste pour le panettone que tes saintes colères qui trouvent ici une jolie expression. Mais là où j’aurai peut-être un peu de mal à te suivre, c’est dans la comparaison que tu fais avec Paris et qui semble tourner à l’avantage de la ville lumière. Or Paris est une ville sans doute aussi répugnante que Milan sous tous les aspects que tu évoques. Il n’y a aucun projet nouveau qui émerge (hormis ce lamentable forum des Halles qui va égaler en laideur le précédent), les taux de pollution ne semblent pas moins élevés que de l’autre côté des Alpes et les minuscules jardins publics ne semblent pas faciliter la course (attention aux cohortes de cartes vermeil déchaînées). Paris est devenue une ville musée, avec une population hyper friquée, ce qui fait que la moindre pizza oscille entre 12 et 16 euros. A ce compte-là, je préfère toujours Milan : on y mange encore bien et pas trop cher! Allez courage! L’herbe est toujours plus verte ailleurs! Et bonne année aussi!
@Georg-Friedrich: c’est vrai que mon raisonnement est sans doute confus, il s’agit plutot d’une accumulation de petits ras-le-bol qui, oui, m’ont sans doute fait idéaliser Paris lors de mon passage éclair en décembre… mais tout m’a semblé plus moderne, plus dynamique, d’une plus grande variété aussi… Je suis bizarre aussi, j’aime Milan pour son coté désuet, ses boutiques sans age et ses manies de vieil habitué, mais j’ai du mal à supporter l’immobilisme et la ringardise dans les mentalités et le boulot! Les réunions où rien n’avance, les projets qui piétinent, le coté « on travaille en famille » qui permet mille bassesses et injustices…
… Mais pour ce qui est de la pizza, ovviamente, c’est nous qu’on gagne! 😉
Bonne année!