Alors que dans le quartier de Porta Volta les grattes-ciel à l’esthétique discutables poussent comme des champignons dans le but de faire de Milan une ville d’avant-garde architecturale d’ici l’Expo 2015, j’ai découvert qu’il existait pas très loin de véritables maisons-champignons, et même des maisons-citrouilles d’ailleurs, réunies en une sorte de farandole surréaliste, entre village de Schtroumpf, congrés inuit et garage à carosses de Cendrillon…
Assez peu d’informations circulent sur ces huit étonnantes constructions situées dans le quartier Maggiolina au nord de la ville. Dessinées en 1946 par Mario Cavallè après la destruction pendant la guerre de deux authentiques amanites à pois habitables du même architecte, ces maisonnettes circulaires en béton, recouvertes d’un dôme de tuiles rouges et entourées d’un jardinet de fable, répondent à une bien étrange conception de l’unité habitative…
Un volume unique de 7,5 de diamètre, une hauteur sous plafond de Schtroumf, une surface totale de 45m2 alliée à une impossibilité de meubler l’espace invitent à un questionnement logique sans précédent: comment aménage-t-on un champignon, aussi géant soit-il?
Les habitants dorment-ils dans des coquilles de noix, rangent-ils leurs peaux d’âne et leurs bottes de sept lieues dans des coffres escamotables, filent-ils le rouet à la lueur de vers luisants, se nourrissent-ils de pommes rouges sur des tables en pain d’épices?! Ou attendent-ils sagement que sonne minuit pour que le sous-sol se fasse salle de bal, que la coupole de tuiles se transforme en terrasse panoramique? (d’où Anne ma soeur, ne vois-tu rien venir?)
Je l’ignore, tout comme j’ignore si à l’origine un ameublement adéquat avait été prévu… Ce qui est sûr, c’est que si les habitants se sont empressés d’encercler leurs maisons de végétation pour se prémunir des regards curieux, ils ont apporté un peu moins de soin à la rénovation de leurs igloos des villes, où couleurs douteuses et matériaux cheap dominent à présent… Peut-être que, dans 100 ans, ces habitats-végétaux ternis comme sous l’effet d’un charme reprendront vie et couleur, qui sait…
Case fungo – Via Lepanto – Milano
Assez incroyables ces maisons champignons, c’est vrai qu’elles n’ont pas l’air bien hautes !! On se demande bien comment c’est à l’intérieur.
Bises (et merci pour ton petit mot réconfortant).
quel magnifique récit !
@heidi: ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants schtroumps 😀
Curieux, vraiment curieux – et nous serions curieuses à connaitre les intérieurs. Si jamais vous avez l’occasion, racontez-nous !
@matchingpoints: moi aussi j’aimerais beaucoup! meme si je me doute qu’un peu n’importe quoi a été fait, il parait qu’elles ont toutes été redivisées, certaines ont meme des extensions…
Je ne vais pas être très originale mais j’ai découvert ce « pâté de maisons de schtroumpfs » grâce au livre « 101 cose da fare a Milano almeno una volta nella vita », p174 tu trouves quelques explications intéressantes sur ce quartier surnommé « le village des journalistes ».
J’y ai rencontré peu de journalistes mais beaucoup de crottes de chien… Et moi aussi je suis prête à payer la visite de l’intérieur!
@marie-no: ah oui je connais ce livre mais je ne l’ai jamais acheté (il est trop moche graphiquement parlant… je suis un peu snob moi!) 😉
Hyper mimi et vraiment bizarre dis donc!
Il faudra que j’aille faire un tour avant de partir de Milan!!
@fromparistomilano: ce qui m’étonne, c’est de ne jamais en avoir entendu parler plus tot!