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Dans ma selection d’hier de projets animaliers vus à la Biennale de St Etienne, il y en a un que j’ai volontairement laissé de côté pour pouvoir y consacrer un article entier. Non pas qu’il soit plus méritant ni plus compliqué, mais parce qu’il a pour motif central l’un des thèmes chers à ce blog, les pigeons! (Quand vous trouvez que ça tourne à la névrose, n’hésitez pas, dites-le moi!) L’idée, c’est d’utiliser les pigeons voyageurs, non comme mode de communication rétro au léger arrière-goût guerrier, mais au contraire comme un vecteur d’avant-garde, écologique, économique mais aussi, loin de tout historique numérique ou de base de données, bien plus sûr pour ceux qui ont quelque chose à cacher…

I have something to hide sandberg institute amsterdam

I have something to hide, c’ est le nom de ce projet pigeono-mystérieux mis en oeuvre un groupe d’étudiants de l’Institut Sandberg d’Amsterdam en 2008, à l’occasion d’une reflexion sur les moyens de communication alternatifs et la vie privée. Pendant un mois, ils ont renoncé à utiliser ordinateur et téléphone pour communiquer grâce à 15 petits complices ailés. Une vidéo (contenant la phrase culte «pigeons are cool, they can fly«) retrace l’aventure et les procédés utilisés.

Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais (ou que la petite voix fait flipper), je résume: Les étudiants ont établi leur base sur un toit, au 11e étage du bureau central des postes d’Amsterdam, juste avant la démolition de celui-ci.  Ils ont repéré un groupe de pigeons, ont commencé à les nourrir pour les apprivoiser et les faire revenir de manière fixe. Pour communiquer entre eux, il leur suffisait alors d’emmener un pigeon chez eux, de fixer un papier encapsulé à sa patte et de le relâcher, il rentrait automatiquement à la base pour transmettre son message.

biennale st etienne 2013

Un projet poético-ironique qui met en lumière ce que le progrès a parfois d’abscon, dès lors qu’on refuse de jouer les pigeons…