Quand j’étais jeune (hier donc), mon père me parlait souvent des fameuses oublies de sa jeunesse, sortes de chutes de crêpes ou gaufres oubliées par le marchand sur sa plaque et vendues pour presque rien aux enfants indigents (ouais, je sais, le premier homme sur la lune, la buche sous le bras pour aller à l’école en hiver, tout ça tout ça…). J’ai découvert bien plus tard qu’on les fabrique maintenant exprès pour les touristes et les nostalgiques, et qu’elles sont vendues comme met fin dans une boite estampillée… Il n’empêche que je ne peux m’empêcher d’y penser quand, l’hiver venu, on trouve sur les marchés de Noël italiens les fameux brigidini, sortes de crêpes dentelle anisées dont les chutes sont proposées aux passants, ébahis devant la machine en action: une lichette de pâte tombe sur la plaque, cuit en un instant puis est raclée (et donc gondolée) par une petite pelle à bras, avant d’être poussée dans un grand sachet…
Evidemment, je suis fan et, évidemment, j’ai cherché comment les faire moi-même… Une heure et pas mal de jurons plus tard, j’ai obtenu de fines galettes (mais pas aussi fines que les vraies, j’avoue) anisées, au goût caractéristique des brigidini toscani di Lamporecchio, avec comme seul regret une coloration nettement moins jaune que celle des « vraies »…
Il parait qu’il existe des moules faits tout exprès, et j’avoue que j’aimerais bien tester, même si selon moi l’allure des biscuits supporte quelques varations, étant comme souvent la conséquence d’une erreur, ici semble-t-il des soeurs du couvent de Santa Brigida…
Ingrédients: 300g de farine, 200g de sucre fin, 2càs d’huile d’olive, 3 oeufs, 1cac de grains d’anis réduits en poudre au mortier, 1 pincée de sel.
Disposer la farine en fontaine, y verser le sucre, le sel, l’anis, l’huile et les oeufs. Mélanger énergiquement jusqu’à amalgamer le tout, puis laisser reposer quelques minutes. Prélever ensuite des morceaux de pate de la taille d’une grosse noisette, l’étaler sur un plan légérement fariné en une galette ronde de 7cm de diamètre environ. Répéter puis enfourner par plaques dans le four à 160 pour 7minutes environ (surveillez bien la cuisson, les biscuits ne doivent pas brunir)
Pour ma part, je retenterai en n’utilisant que les jaunes d’oeufs (en en doublant la quantité) pour améliorer la teinte et obtenir un jaune doré parfait…
Je ne connaissais pas du tout. Bon en même temps je ne râtais rien je n’aime pas l’anis.
Mais je suis aussi surprise par ces ventes de produits « râtés » : le speculoos et le biscuit rose de Reims en poudre, vendus à prix d’or. Etrange !
@heidi: sérieux, du speculoos en poudre? remarque, les chutes de jersey sont bien vendues à 14euro la bobine aux tricoteuses branchées…
Je n’avais jamais entendu parler, j’ai envie de tenter maintenant
Mais c’est génial de vendre des « chutes » !
Et d’en faire soi-même, c’est encore plus mieux!
Ahhh un nouvel objet de désir… Seigneur délivrez-moi du mal, ma cuisine est pleine !