L’autre jour, on parlait de fuir la ville vers les rizières, le long du canal, pour retrouver un peu de fraîcheur, voir un peu de vert, troquer le bitume brûlant pour le grand air. Cette semaine, j’ai mieux encore! Pas besoin de pédaler cette fois pour se sentir à la campagne, il m’a suffit d’aller fureter du côté d’Affori à Milan, dans le parc de l’ancien hopital psychiatrique Paolo Pini au nord de la ville. Je savais déjà que s’y tenaient tout l’été des représentations théatrales avec le programme da vicino nessuno è normale (« de près, personne n’est normal », un nom bien choisi pour le lieu qui l’accueille, l’ancien réféctoire de l’hopital), j’ignorais qu’on y trouvait un paradis de petits potagers, d’allées où courent les poules et les chats, de jardiniers qui vous offrent des bouquets de roquette et même, tenez-vous bien, de petits lapins joueurs en liberté!
Une histoire de fou, c’est le cas de le dire, (amis des blagues faciles bonjour!) que cet oasis citadin où les enfants des écoles voisines viennent apprendre à quoi ressemble le blé, comment poussent cassis et tomates, et reniflent, probablement pour la première fois, de la mélisse, du basilic citronné et une drôle de plante au parfum de chewing gum chlorophyllé. Moi, ça m’a rappelé le jardin de mes parents où grossissent en ce moment haricots verts, fraises et courges-spaghetti, et ça m’a rendu nostalgique de cet appart qu’on a laissé filé il y a quelques années, un duplex de plein-pied avec un mini-jardinet…
J’aime que la chose ne soit visuellement pas trop organisée: pas de parcelles, seulement de vagues allées envahies par les coquelicots, un partage des espaces sous le sceau du bon-sens, on ne désherbe pas trop, on en laisse un peu aux oiseaux, aux limaces, aux amateurs de rhubarbe qui passent…
(Quand on sait que j’ai cherché en vain de la rhubarbe chez les maraîchers du centre qui m’accueillaient les yeux ronds, et que j’ai fini pour faire une tarte par en commander une variété hollandaise même pas rosée qui m’a coûté un prix fou, on comprend mieux que la proposition du jardinier m’ait semblée lunaire!)
En attendant de découvrir le théâtre abrité par le bâtiment, je sens que je vais aller souvent respirer le raifort sur pied et la sauge fraîche, saluer les grenouilles, voir détaler les lapins et vérifier la maturation des pêches!
Ps 1: Psst, à l’entrée du parc, y’a aussi un petit bar où manger un morceau à ciel ouvert, et où regarder à la fraîche les matchs sur grand écran pendant toute la durée de la coupe du monde!
Ps 2: Près du poulailler, attention au coq, l’animal est revêche et n’hésite pas à poursuivre les visiteurs qu’il juge trop entreprenant (alors que, franchement, je voulais juste caresser le petit lapin blanc!)
Ex Ospedale Psichiatrico Paolo Pini – via Ippocrate 45 – Milano (M3 ligne jaune Affori FN, sortie via Ciccotti, dernier métro pour retourner dans le centre vers 00h15)
Hiiiiiii un bon plan rhubarbe!! Moi je me la fais rapporter de Suisse et mon maraîcher local veut bien m’en vendre… Mais par caisses entières =-O
C’est vrai que c’est plutôt bien que ce ne soit pas très organisé. A Bercy il y a une espèce de potager pour apprendre aux petits Parisiens ce qu’est la nature. Mais ça donne envie de croire que toutes les plantes poussent de manière alignée avec des tuteurs dans des petits espaces bordés par du bois en plastique.
Le pire ce sont les fausses ruches « naturelles » où y a jamais une abeille sauvage parce qu’elles savent très bien se débrouiller seule. 😀
TROP MIGNON LES LAPINS ! Cela ferait une belle maison de retraite pour le mien !
J’espère que tu auras l’occasion de voir les représentations et que tu nous feras un billet.
Bon à défaut, une tarte à la rhubarbe.
@Heidi: et pourquoi pas les deux? (vu que le théatre se trouve dans les anciennes cuisines, on doit pouvoir faire des miettes non?!) (scrounch scrounch)
génie italien