Vous savez à présent comme je suis fascinée par ces métiers un peu désuets ou insolites qu’on trouve encore ici: laveur de vitres à vélo, emboiteur de pavés ou livreur d’eau, tous évoque un monde imaginaire à la Lewis Caroll et, bien que souvent durs, comportent un brin de poésie… Je ne peux ainsi plus longtemps vous cacher ma fascination pour les rempailleurs de chaises, parfois tenant boutique, mais plus souvent assis au coin des rues, à entortiller corde et rouleaux de paille pour donner une seconde vie à quelque antique mobilier…
Pour se signaler, ils dissèment en ville un symbole devenu familier: une chaise de jardin garnie d’un fond de paille tressé sur lequel repose une pile de dépliants indiquant leurs coordonnées. Mais le plus simple, c’est encore d’aller directement les trouver, en ville là où ils ont leurs habitudes et le samedi aux abords des marchés.
Le Mec et moi nous étant nous-même initiés l’été dernier aux rudiments de vannerie en corde pour réparer une Leggera Gio Ponti, je ne sais que trop bien quelle patience il faut pour assurer à l’assise l’adéquate fermeté… Mon admiration n’en est que plus grande pour ces tresseurs chevronnés, qui j’espèrent continueront longtemps de peupler le bitume milanais…
ps: l’homme pris en photo ici s’installe très réguliérement, quel chic, devant la boutique MaxMara de Corso Genova, et le mardi via Modestino près du marché de Viale Papiniano.
J’admire aussi cette dextérité mais je m’interroge sur leur devenir. Ils font être sur la paille (jeu de mot involontaire) avec l’invasion de chaises en plastique.
@heidi: je pense effectivement qu’avec l’invasion des ikea et consors, de moins en moins de gens font réparer leur meubles (ici l’invasion a été moins fulgurante, les petits marchands de meubles résistent encore)… sauf quelques vieilles personnes qui leurs sont attachées, ou les collectionneurs comme nous qui tiennent à leurs beaux objets (sauf que nous on apprend à faire pour pouvoir etre autonomes quand il n’y aura plus de rempailleurs des rues!)
Ah, votre homme nous intéresse, mais est-ce pour son travail ou pour l’adresse du Corso Genova ??
le mot d’ordre étant: plus de nations tous les pays d’europe doivent être écrasés par la mondialisation; fin de la culture italienne, enc cours bien qu’il résistent ! ils vont se faire traiter de racistes etc..! comme est déjà bien fichu la française!
@marie: hum je ne suis pas sure de bien voir le rapport entre mondialisation et racisme… Et aussi, ce sont les changements dans les habitudes de consommation qui sont majoritairement à l’origine de la disparition de ces petits métiers: on consomme plus, plus souvent, on répare moins rarement… effets de mode, incitations à la consommation sont plus à blamer qu’autre chose. La mondialisation a d’autres défauts, c’est entendu, mais je ne crois pas celui-ci (sauf si, évidemment, on remonte jusqu’au made in china et à ses couts bas qui incitent les consommateurs à acheter sas compter…) mais l’Europe, le racisme, qu’est ce que ça vient faire ici?
oui tu as raison sur les changements et la pub; mais ce que je veux aussi dire c’est qu’il deviendra difficile de dire : « je veux défendre ma culture, ma ville, mes moeurs sans être taxé d’infame ..ici la ville a perdu tout son ame: empli de magasin anonyme, de mac do de sous auchan de vendeur de kekab; la provence est devenu une image à vendre; envahie de béton et de grandes surfaces qui stérilisent les terres fertiles; bien triste tout çà et surtout bien triste de voir que ce mouvement ira jusqu’au bout vu que la plupart des gens ne mesurent pas vraiment ce qu’il se passe derrière le souriant visage de la publicité dont Olivero toscani (ex photographe de benetton gdisait selon le titre de son livre : « la publicité est une charogne qui nous sourit. »ou bien tout cela leur est égal
çà devrait t’intéresser sur les « grands magasins »
http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2013/05/france-grands-magasins.html