Difficile de parler de street art milanais sans évoquer le mystérieux Ivan, poète au pinceau rêveur qui parsème murs et ponts de sa philosophie du quotidien… A la fois graffeur et poète des rues, invité des expositions de graphisme comme des festivals de poésie, l’auteur au pot de peinture sévit à Milan depuis 2003…
Et si l’on doit chercher sa première intervention du coté du parapet de la Darsena et de son «chi getta semi al vento farà fiorire il cielo» (qui jette des graines au vent fera fleurir le ciel), je me souviens pour ma part plus clairement du remarquable «Il futuro non è più quello di una volta» (le futur n’est plus ce qu’il était), écrit en grandes lettres noires sur un mur du Corso Colombo…
Tant d’autres ont suivi, «una pagina bianca è una poesia nascosta» (une page blanche est une poésie cachée), «l’ordine è disordine senza fantasia» (l’ordre est un désordre sans fantaisie), «diverso è solo un altro modo per dire noi», apportant leur quota de fantaisie au ciment et de rêveries aux passant, à Milan mais aussi ailleurs en Italie et de par le monde, où le concept d’assaut poétique a donné naissance à de nombreuses installations et performances, et où la poésie du quotidien est reproposée aux individus aux travers de mots simples à méditer chemin faisant, puisque dans tous les cas, «il poeta sei tu che leggi» (le poète c’est toi qui me lit).
Entre deux performances, Ivan Tresoldi a fondé Art Kitchen, qui promeut des événements culturels consacrés à des réalités créatives alternatives, mais n’en continue pas moins de favoriser étonnements et reflexion aux coins des rues, et de considérer les murs de la ville comme d’innombrables pages blanches…
terrible ! (ok c’est nul)