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Quand il est question de trier ses vêtements, le point épineux réside dans les pièces qui sont liées à des souvenirs. Je n’arrive pas à jeter les pulls tricotés par ma mère même si les mites y ont fait des trous, ni à me débarrasser de mes t-shirts de la Stramilano des années passées. Dans le même genre, j’ai tout un tas de vêtements qui ont des noms – ma veste Jean Rochefort couleur tabac par exemple – et auxquels je suis particulièrement attachée.

Et puis il y a ceux qui ont une histoire, comme cette marinière oversize achetée il y a 10 ans à Milan sur un petit marché de seconde main organisé pour la St Valentin et baptisé « ex in the city ». Le concept? Chacun pouvait s’y débarrasser des objets lui rappelant son ex, ou des choses que celui ou celle-ci avait pu laisser derrière lui.

Cette marinière a aujourd’hui bien vécu, comme le montrent son col élimé et les variations du bleu délavé des rayures. Mais à chaque fois que je tombe dessus, je repense à cette jeune fille ravie de voir disparaitre cet ultime vestige de sa rupture, et je me demande ce que penserait l’ex en question de me savoir portant en toute décontraction son sweat rayé de l’autre côté des Alpes, plus de dix ans après. Impossible de m’en séparer!

(Et bonne St valentin à tous les amoureux, heureux ou éconduits!)