Un article qui a été écrit il y a un bon moment déjà, mais que je publie maintenant parce que j’ai parlé de cette histoire récemment avec une copine, et puis parce que, reprise de la course oblige, je suis en plein dans une période bananes…
Vous le savez, comme moult personnes à Milan, je travaille en free-lance… Je ne vais pas vous énumérer en détail les avantages que ça comporte (genre rester pas coiffée jusqu’à midi), ni les inconvénients que ça implique (se démener beaucoup et gagner trois francs six sous…) (expression désuète et géniale)… Aussi, quand j’ai eu vent il y a quelque temps d’un vrai travail rentrant dans mes domaines de compétence, j’ai crié à l’aubaine… youpi un vrai salaire, et meme les vacances payées et l’assurance de solder les factures en temps et en heure…
De bon matin, je me suis donc rendue à un entretien en vue dudit job… et je me suis rendue compte à quel point ça faisait longtemps que j’étais sortie du circuit « normal »…
…Ecouter la responsable m’énumérer les taches à accomplir m’a filé le bourdon, et l’entendre m’énoncer les horaires à la minute près, les dates des congés déjà fixées pour l’année a commencé à me faire douter…
L’ambiance de travail? Ca avait l’air studieux, net et policé… On balaye en arrivant, chacun fait son travail, rentre chez lui à la pause et part à 19h en éteignant les lumières… (mais on sait s’amuser aussi, « des fois entre nous on se parle en allemand pour rire« …)
Je crois que le moment où j’ai commencé à me demander ce que je faisais là, c’est quand la dame m’a demandé avec une réelle inquiétude dans la voix « ah mais vous habitez super loin, vous ne réussirez pas à rentrer chez vous pendant la pause à midi, mais qu’est ce que vous allez faire?! »
Me sont revenus en pleine poire cette idée d’une vie rythmée par les horaires des repas qui m’a tellement hanté chez mes parents, cette idée de savoir ce qu’on fera dans 6 mois, où et avec qui, de planifier les courses, les diners et les vacances…
Le drame, c’est que sur le moment on aurait dit que je lui plaisais, à la dame, et qu’il y avait des chances pour qu’elle me rappelle… (seul espoir, le peu de restes de mes neuf laborieuses années d’apprentissage de l’allemand, sachant que s’ils trouvaient un germanophone mon cv passait à la trappe)
En sortant de l’entretien j’étais tellement déprimée que je suis entrée dans la première boutique venue et j’ai essayé un t-shirt avec des bananes dessus, et aussi un maillot de bain avec des bananes dessus… pour me remettre de mes émotions, me soigner, rever d’exotisme, compenser cette impression d’ennui… (qui a dit que le shopping n’était pas thérapeutique)
…finalement je n’ai rien acheté, mais cette instant bananesque m’a aidé à comprendre que, peut-etre, ma vie bordelique me correspond plus que cette vie policée de classements et de journées sans imprévus avec Axelle Red en fond sonore…
…finalement ils m’ont rappelée pour quelques questions, et j’ai retiré ma candidature…
…une petite vidéo pour finir, et vive les bananes!!!
moralité : il y a au moins quelqu’un qui vit de la création de t-shirts sérigraphiés avec des bananes, l’avenir est là.
😀
@heidi: exactement… note pour plus tard: envisager une reconversion…
Hé oui ! Comme je te comprends… Ton article bananier est aussi une invite à la relecture de la fable de La Fontaine, le Loup et le Chien. Moi j’ai pété un plomb dans la dernière boîte où j’ai passé 5 mois à attendre 12H30 et 19H… En plus tu sembles bien te débrouiller en freelance (enfin j’ai cru comprendre) !
@la pintade aixoise: beh, en ce moment, on ne peut pas dire que ça marche bien… mais bon, on va dire que ça ne peut que reprendre, la vie est une question de cycle (la crise économique, les phases lunaires, l’horoscope du Elle, tout ça…)
mais sinon, si je peux être curieuse, c’est quoi ton travail freelance ?
C’est un article sur moi? On dirait. Ahlala bizarre bohème où les gens préfèrent être pauvres, plutôt que de prendre une pause déjeuner de rêve avec les collègues, prendre des cafés tout ça. ) Avoir une vie stable et confortable. En tout cas vivent les bananes et les t-shirts imprimés! Je vas faire pareil.
Ouf tu l’as échappé belle.
Vive les bananes!
@Lost in London: j’aime cet engouement subit pour les bananes à la lecture de mon billet!
Il est génial ton billet et tellement vrai aussi ! Le monde du travail peut être vraiment ennuyeux, et comme toi j’avais vraiment du mal avec des horaires précis à la minute près et les pauses à la seconde près (dans le télémarketing c’était comme ça, c’était l’usine, il fallait demander pour aller aux WC, imagine), quant aux vacances que l’on doit programmer à l’avance, n’en parlons pas. J’aurais sûrement fait pareil, je me serais ruée dans une boutique en sortant de l’entretien 🙂
Bref je me retrouve complètement dans ton articles et me sens moins seule pour le coup 🙂
Bises
Et oui je te comprends bien , j’aime vraiment ma liberte dans mon travail , meme si j’ai beaucoup de contrainte et de dead line je fais ce que je veux avec mon temps.
Tiens, c’est drôle, je viens de sortir du four mes muffins à la banane. Coincidence ? Je ne crois pas.
Signé : une freelance
@ladebe: youhou te voilà sur la bonne voie alors! 😉
euh, je veux pas dire mais mon côté psychanalyste de bazar s’amuse beaucoup devant cette « rédemption/évasion par la banane » héhéhé ;-D
@Isma: hé hé, mais voyons, nous parlions seulement d’insuffler un peu d’exotisme dans la vie de tous les jours! (en meme temps, je m’étonnais que personne encore n’ait fait la remarque! 😉
Bonjour, décidément ce blog pourtant découvert il n’y a pas si longtemps m’a manqué après plus de 15 jours sans visite. J’adore ton style d’écriture et ton humour. Merci pour ce moment de détente !