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Dans « la promesse de l’aube », Romain Gary raconte comment, à l’époque de sa jeunesse fauchée, il se nourrissait principalement de croissants pris dans les paniers à viennoiseries sur les comptoirs des bars parisiens le matin… et que la distraction du serveur occupé à faire les cafés, et sa rapidité à lui à les dévorer, rendaient impossible de quantifier, et donc de facturer…

Par solidarité donc avec le grand homme (et par solidarité seulement, entendons-nous bien), j’éprouve à l’égard de toute pâte feuillettée-briochée une grande tendresse… aussi, quand Sophia m’a proposé de faire partie lundi matin du groupe de cobayes testant son cours de cuisine à thématique « croissants et pains au chocolat », je n’ai pu résister…

On imagine en effet sans peine pire expérience que patauger dans du beurre pendant 3 heures, dans l’odeur de boulange pendant la cuisson, et dans des plateaux garnis de viennoiseries fumantes à l’heure du déjeuner…

Voilà qui restera un époustouflant souvenir, la chaleur d’étuve dans la cuisine pour favoriser la levée de la pâte, les défis diététiques sur « combien peut-on décemment mettre de barres de chocolat dans les pains au chocolat? », le thé aux fruits rouges, la lampe de poche pour surveiller les croissants dans le four pendant la cuisson, les discussions sur « où trouver le meilleur beurre de Milan? », et puis les histoires partagées de petits déjeuners gargantuesques, de souvenirs de tel croissant à Paris, telle fournée, tel pâtissier…

Et puis plus tard, refaire une fournée à la maison avec la pâte restante ramenée sous la pluie battante, juste comme ça, histoire d’abuser et d’en avoir pour demain au petit déjeuner, au dessert, en goûter…