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Ces dernières années, on a assisté à une propagation fulgurante des plantes dans nos appartements, nos boutiques et cafés préférés… Globalement je trouve ça bien, cette forme de reconnexion avec le vivant, le végétal, la terre dans nos vies citadines. Mais il faut bien dire que ça a vite viré au désastre, au délire consumériste et à l’accumulation.

Je n’ai jamais vu autant de plantes mourantes, pas arrosées, mal soignées, posées là pour la déco et remplacées dès qu’elle flanchaient un peu, traitées comme des plantes en plastique, des objets de déco, sans soucoupe parfois, sans tuteurs, sans lumière, calées au fond de couloirs pour faire beau, ou accumulées sur des étagères trop hautes pour qu’on y accède régulièrement, suspendues hors de portée, loin du soleil et de l’eau…

Du coup je prédisais depuis quelque temps la fin du concept, et ça y est, on va pouvoir faire place nette sur les comptoirs et les plateaux de cheminées, les fleurs séchées débarquent, ça ne périme pas et on n’a même pas besoin de les arroser!!

plantes d'intérieur

urban jungle

Vous me sentez un peu ironique? (Il y a quelques semaines, j’ai effectué un test en ligne pour voir si j’étais loin du burnout. Par chance tous les indicateurs étaient encore au vert, sauf un, j’ai littéralement explosé le score en matière de cynisme…) Alors je ne vais pas jouer à mamie-fait-la-morale, moi aussi j’ai eu très envie d’un pilea-comme-tout-le-monde, j’ai ma petite monstera sur la cheminée et je continuerai probablement à bouturer tout ce qui est vert et se trouve sur mon chemin. Mais bon sang j’ai déjà suffisamment de peine quand je vois les sapins de Noël échoués sur le trottoir le 26 décembre, ne me dites pas que ça va être le tour des plantes vertes! Me connaissant, je vais me sentir obligée de toutes les récupérer pour les soigner (souvenez vous que je ramasse les chaises abandonnées et que j’ai adopté un chat errant du quartier).

plantes vertes d'intérieur

mode plantes vertes

Est-ce que ce n’était pas prévisible, est-ce que les gens n’allaient pas inévitablement se lasser de cette ambiance de salle d’attente, que dis-je de hall d’immeuble à base de laiton, de marbre, d’osier et de feuilles de palmier? Pour ma part, il y a peu de chances pour que je me défasse de certaines obsessions. Je suis depuis trop longtemps fascinée par ces décors de loge de concierge à l’italienne, et par ces scènes – mi aquarium, mi lobby d’hôtel – qu’on peut apercevoir derrière les vitres des vieux immeubles. Mais mon goût pour les intérieurs épurés m’ayant empêchée de céder au total-look, j’ai échappé à l’invasion, et ma passion pour la verdure d’intérieure est restée très compatible avec de futurs envies.

plantes vertes grande taille

jardin intérieur

Je continuerais donc, malgré mon cynisme patenté, de rêver devant ce fameux hall d’immeuble de la rue de Grande Bretagne, près du Parc de la Tête d’or à Lyon, et sa douzaine de vitrines où s’ébattent gaiement de monumentaux palmiers, monsteras, ficus et autres lianes sur un lit de terre et d’écorces brunes. N’y ayant jamais vu personne, je reste persuadée que l’immeuble appartient aux plantes, et qu’au-delà du rez-de-chaussée elles ont aussi leurs appartements. Elles s’y reposent entre deux douches et y prennent l’apéro (du jus de lombric évidemment) en regardant s’écouler le Rhône, et peut-être même que dans les coins des pièces, elles ont mis un ou deux humains pour la déco. (Cynique moi?)

plantes vertes intérieur

plantes vertes

immeuble bourgeois lyon

monstera géante

Je vous laisse, j’ai du boulot à finir et quelques plantes vertes à arroser!